Mes paupières lourdes s'ouvrent lentement... Mes paupières lourdes s'ouvrent lentement... Aussi péniblement que je parviens à soulever mon écrasante armure, et enfin me tenir debout à nouveau. Est-ce plus par chance, ou plutôt maladresse de mon assaillant qu'une flêche me rata de peu? Est-ce ma foi qui me sauva? Je n'en ai cure aujourd'hui, cela n'a pas d'importance, car à l'heure où je ne tiens plus sur mes jambes que par le soutient de mon arme, j'aurai mille fois préféré être mort que d'assister à cette tragédie. Pourquoi n'ai je pas eu la chance d'etre soulagé comme tous ces pauvres diables ? Mes compagnons devant moi étendus (soupir).... mes frères!
Ma conscience commençait à me rappeler à la raison, mon bras empressé souleva de nouveau ma masse, et celui dont la flêche m'épargna quelques secondes auparavant n'eu pas autant de chance que moi. Son arc sembla tomber au ralentit dans l'écho de la bataille. le bruit du bois percutant le sol raisonnait dans ma tête, et avec lui le râle d'agonie de son porteur. Mais plus diffus, comme le bruit sourd de la rage le son du métal et d'éclair s'entrechoquant parvint a mon oreille, jusqu'à n'en devenir que la seule raisonnance. Trainant mon arme, je me mis en marche en direction de ce vacarme.
Je le reconnu enfin. Cette silhouette si sombre, cette forme qui semblait aspirer la lumière autour d'elle. Seules la foudre et la lumière que le combat engendrait me permis de découvrir le tragique de la situation. Arthas! C'etait Arthas! Arthas le fils du roi Terenas, Arthas Menethil, mon frère d'arme... Mon seigneur, aujourd'hui vétu d'une armure si sombre, tenant... une épée. A peine visible, son visage semblait vide de toute expression, ses traits celui d'un vieil homme, et ses yeux... ses yeux plus noirs qu'une nuit en Northrend.
Comment avons-nous pu en arriver là? Il ne s'agissait plus d'un duel, comme ceux qui les opposaient durant nos entrainements et qui voyaient notre maître l'emporter. Non il s'agissait bien d'un combat à mort. Uther luttait avec détermination son regard ne trompait pas, même si cette fois-ci il n'avait pas le dessus. Il commencait à plier sous les coups de cette lame ténébreuse. Le tonnerre était assourdissant. Le vent brûlant, le sol vivait à chaque impact. Mes pas maladroits se faisaient plus rapides, quand enfin le silence se fit... Quand enfin je fus assez proche...
Je n'entendais plus le son du metal et de la terre qui tremblaient. Je ne sentais plus la brulure de l'air. Quel geste désespéré et stupide m'avais été ordonné par mon coeur! Mon marteau fut brisé... Mon corps fut brisé. Maintenant que la douleur me rappelait au sommeil. Mes paupières sont lourdes elle se ferment lentement... mes paupières sont lourdes et.... dans ce qui restera mon cauchemar Uther fut assassiné... et moi je vis.